Villefranche/Saône le 02.02/2012

http://www.youtube.com/watch?v=OQ_DpAP-IF0&feature=youtu.be

Villefranche 2 février 2012 - Transcription de l'échange

par SDORRA, samedi 4 février 2012, 14:40

Intervention du SDORRA face à Xavier Bertrand

à Villefranche-sur-Saône jeudi 2 février

En présence de :

-       Michel Mercier, ministre de la Justice et président du Conseil général du Rhône.

-       Madame Elisabeth Lamure, sénatrice UMP et maire de Gleizé.

-       Monsieur Bernard Perrut, député UMP et maire de Villefranche-sur-Saône.

Retranscription d’après enregistrement vidéo, visible à cette adresse :

http://youtu.be/OQ_DpAP-IF0

Ortho : Bonsoir Monsieur le Ministre. Je suis professionnel de santé, à l’hôpital et en cabinet libéral. Je voudrais tout d’abord vous remercier pour l’ouverture du service de réadaptation à l’hôpital de Villefranche, je pense que c’est important d’avoir des centres de réadaptation en dehors des grands centres urbains, comme Lyon pour le Rhône.

Vous parliez de pédagogie tout à l’heure à propos de votre projet. Une pédagogie ça se base sur une méthode. A propos des professions paramédicales, en 2003, vous avez décidé d’instaurer une méthode pour la réforme des études, de la formation initiale, des professions paramédicales. Les orthophonistes ont d’emblée suivi votre méthode [rictus agacé de XB], à la fois avec le ministère de la Santé et…

[interruption de la question par XB]

XB : Bon monsieur on va faire court…

[Ortho essaie de récupérer la parole]

XB : Non mais attendez, faut expliquer aux gens… A chaque fois que je fais une réunion publique, il y a des orthophonistes qui viennent me parler de leur problème.

Ortho : Non, ça concerne toutes les professions paramédicales, il n’y a pas que les orthophonistes…

XB : Mais vous allez me parler des orthophonistes ?

Ortho : Non non non justement. Je veux juste finir ma question.

XB : Attendez, je vais vous laisser la parole. Mais si c’est le cas pour les orthophonistes, notamment… autant mettre les points sur les i… allez-y. Mais seulement, on passera pas si vous le voulez bien sur cette question car c’est une question qui intéresse beaucoup les orthophonistes, tous ceux qui peuvent avoir à faire avec les orthophonistes, soit pour leurs enfants, soit pour eux-mêmes […bruit].

Ortho : Vous parliez de votre méthode […bruit] pour toutes les professions paramédicales, les infirmiers ont déjà obtenu leur Licence grâce à cette méthode. Le but c’est d’analyser les compétences de chaque métier, et en fonction de ces compétences on construit la formation initiale. Pour les orthophonistes, vous avez accepté les compétences qui ont été établies, et c’est à l’université ensuite de décider quel sera le plan des études. L’université a décidé en mars dernier… plutôt : le Ministère de l’Enseignement Supérieur a décidé que les orthophonistes devaient être formé au niveau de Master2 pour exercer complètement leurs compétences, et jusqu’au mois d’octobre vous avez décidé que la méthode ne valait plus, et que vous imposeriez une formation

XB : A part ça c’est pas ciblé sur les orthophonistes ?

Ortho : Non puisque ça concerne toutes les professions paramédicales. [bruit] Je sais que vous allez me dire « il y a l’environnement », et cela concerne des centaines de milliers de personnes, tels les infirmiers. Sauf que toutes les professions, tels les infirmiers, peuvent suivre cette méthode et on sera d’accord avec les conclusions.

XB : Allez-y, dites votre question.

Ortho : Pourquoi est-ce que vous avez retiré ce dossier au ministère de l’Enseignement Supérieur alors que cela concerne la formation universitaire ?

XB : Non, bon… Monsieur… Merci de me permettre de remettre les pendules à l’heure. Pour que tout le monde, excusez-moi, vous comprenez à quel point faut redire la vérité. Je suis pas […?] mais faut aussi le dire Monsieur. Faut aussi… Les orthophonistes… Il y a 25.000 orthophonistes aujourd’hui et je suis […-ment ?] il y a toujours quelqu’un qui prend la parole au nom des orthophonistes. Sur la […?] l’autre jour […?] professions libérales, avec deux qui m’ont posé la question très calmement, il y a beaucoup qui m’ont insulté sur mon mur FaceBook, vous savez j’ai passé l’âge vous savez bien. Mais bon c’est comme ça. Posez la question calmement je vous répond calmement. Les orthophonistes c’est une profession clef, et qui ont peur qu’on coupe la profession en deux. Ça serait une erreur de couper la profession en deux, je ne couperai pas la profession en deux. Les orthophonistes vous disent « on a un niveau DEUG aujourd’hui, et dans nos qualification on voudrait avoir le niveau M2, master2 ». Sauf que, y’a pas les gentils à l’Enseignement Supérieur et les méchants à la Santé. Y’a personne en mars qui vous a dit officiellement que vous auriez un M2.

[interruption par Ortho]

Ortho : …à cette réunion il y avait le ministère de l’enseignement supérieur et le ministère de la Santé qui étaient présent !

XB : OK Monsieur, mais vous savez qui vous a dit ça ? C’est le ministre ?

Ortho : Non, je ne connais pas son nom, je ne le connais pas. […?]

XB : Non mais si c’était si important vous auriez son nom ce serait le Ministre. Mais […?] c’est un monsieur qui a une fonction administrative, pas politique, qui est plutôt sympa avec les orthophoniste [ton ironique], d’ailleurs ce serait important de savoir pourquoi, s’il n’a pas des proches qui sont orthophonistes, je le dis, qui parce qu’il a dit ça les orthophonistes font « Super on va avoir le M2 ». C’est un monsieur qui a dit ça lors d’une réunion. Voilà. Le ministère de la Santé et le ministère de l’Enseignement Supérieur, Bertrand - Wauquiez, parlent d’une seule voix sur le sujet. Et le problème il est le suivant. Les compétences des orthophonistes, le décret de compétences, ne sera pas modifié d’une virgule. Tous les orthophonistes de France garderont les mêmes compétences. Vous le voyez […?] des compétences premièrement. Deuxièmement, aujourd’hui les orthophonistes ont une formation théorique qui est de 2400 heures, c’est bien ça pour votre formation ?

Ortho : Non. Justement […]. Pas dans le contexte de la réforme européenne que vous avez vous-même imposée.

XB : Excusez-moi, mais c’est pour aussi donner la parole à la salle.

Ortho : Mais justement vous ne respectez pas votre propre méthode, que vous avez instituée en 2003 et on ne comprend pas pourquoi.

XB : Non mais c’est bon. Alors c’est pour dire une chose. Vous avez une formation, ça ça ne se discute pas, ça fonctionne en ECTS, de 2400 heures théoriques, et on a décidé nous…

Ortho : Non justement…

XB : Ecoutez-nous aussi.

Dans la salle un homme crie : Ça nous saoule !

XB : Voilà. Voilà.

Ortho : C’est pas 2800, c’est… vous ne comptez pas les heures de travail personnel.

XB : Monsieur c’est normal parce que vous ne m’avez même pas laissé finir ma phrase. Les patients que vous suivez vous les laissez s’exprimer, laissez-moi m’exprimer.

Ortho : Mais vous ne souffrez pas de trouble de la communication.

XB : Si vous voulez parler tout seul continuez.

[XB et Ortho veulent reprendre simultanément, flottement…]

XB : Monsieur s’il vous plaît. C’est pas un jeu. Vous souhaitez débattre, je vous donne la parole, maintenant s’il vous plaît […?] écoutez-moi. Donc il y a comme contenu de votre formation initiale 2400 heures théoriques plus, pour les orthophonistes, un travail personnel très important, beaucoup plus important que les 2400 heures. Nous ce qu’on a proposé aux orthophonistes, c’est d’avoir un niveau de diplôme Master 1 pour tout le monde maintenant. Mais, certains orthophonistes disent « ce que vous nous proposez aujourd’hui est en dessous de ce que l’on a aujourd’hui ». Si c’est vraiment le cas ça pose un problème, et on ne peut pas proposer une formation au rabais, faut dire les choses telles qu’elles sont. Sauf que, certains orthophonistes disent qu’on a raison, d’autres disent qu’on a  tort. La FNO par exemple, comme vous certainement, vous dites qu’on a tort. Donc ce qu’on est en traind e faire avec Laurent Wauquiez, c’est de regarder exactement avec une méthode et avec des universités, Aix par exemple, pour voir qui dit vrai parce que, moi je ne saurais pas vous dire « vous avez ça je vous donne moins », ce serait injuste. Maintenant ce qu’on avait proposé c’est de dire « vous avez le M1 pour tout le monde et ceux qui veulent pourraient se spécialiser » comme le font les médecins. Les orthophonistes disent non car si c’est le cas, y’a des patients qui n’iront voir que ceux qui ont un M2 et pas ceux qui ont un M1. Message reçu. Donc dans ce cas-là il vaut mieux avoir un M1 pour tout le monde si jamais ça donne plus qu’aujourd’hui. Et donc notre divergence aujourd’hui est bien sur le fait qu’ils disent que c’est moins bien, nous on pense que c’est mieux, on est en train d’harmoniser les positions. Maintenant, maintenant, comme le décret de compétences n’est pas changé, je ne vois pas pourquoi on aurait une profession à deux vitesses. Donc ils nous disent « il faut un M2 pour tout le monde ». Sauf que – je vous explique juste la complexité du système – c’est que vous avez beau dire tout ce que vous voulez, les infirmières disent « hey, nous on est en M1, on voit pas pourquoi, si les orthophonistes ont M2, on reste nous en M1 ». Vous pouvez penser qu’ils n’y ont pas droit, allez leur expliquer à eux. Vous avez des kinés qui disent « nous on est bien gentil, on s’est engagé on a signé pour un M1, mais les orthophonistes parce qu’ils viennent dans les réunions et qu’il [crient ?] qu’ils ont le M2, on ne voit pas pourquoi nous, kinés, on resterait au niveau M1 et on ne serait pas au niveau M2 ». Voilà, je vous explique juste exactemement où on en est. Vous pouvez estimer qu’on respecte pas votre méthode c’est pas vrai. C’est juste un petit peu plus compliqué que ce que vous avez dit tout à l’heure. Ce dossier est pour moi, il est pas définitivement réglé, j’ai pas envie de faire de l’injustice, c’est pas parce que les orthophonistes sont moins nombreux comme profession que ça ne compte pas, parce que dans le maillon de la chaîne de la santé tout le monde est important. Et je sais pertinemment que si les gens ne savent plus qui aller voir comme orthophoniste, alors qu’il n’y en a pas tant que ça sur le territoire, ce serait dommage ce problème d’accès aux soins. Voilà pourquoi, pour ce dossier, il faut continuer à travailler, et que je veux juste simplement vous expliquer ce sur quoi on […?] et que ça ne correspond pas exactement à la caricature qui a été faite tout à l’heure. Et je vous demande juste une chose, Monsieur, juste une chose, et la question que vous avez posée n’a pas vraiment un immense rapport avec la présidentielle, je me demande juste dans quelle réunion politique vous auriez pu poser ces questions et demander cet échange ailleurs qu’ici. Juste cette question-là.

[applaudissements de la salle]

[fin de l’enregistrement]

Salle des Echevins, Villefranche-sur-Saône, Rhône.