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Actions Orthophonie Master 2
15 janvier 2012

Corsematin.com du 15/01/2012

 

 
Les orthophonistes souhaitent se faire entend - 15649069.jpg Les orthophonistes insulaires au même titre que leurs confrères de l'Hexagone s'inquiètent du devenir de la profession. Gérard Baldocchi
 

Les orthophonistes insulaires sont en colère. Depuis plusieurs mois, la profession est menacée par une réforme qui n'est pas véritablement du goût des praticiens. Et pour cause, après près de quatre ans de débat, les contours de ce nouveau texte visant à l'harmonisation des diplômes européens restent flous.

« Un groupe de travail a été constitué avec des représentants des deux ministères dont nous dépendons, la Santé et l'Enseignement supérieur et la recherche, afin de définir un nouveau schéma de formation qui aboutit à la reconnaissance d'un grade master », souligne Ghislaine Damiani, responsable formation en Haute-Corse. Un choix non anodin pour le devenir de la profession sachant qu'actuellement le certificat de capacité en orthophonie s'obtient en quatre ans mais n'est reconnu qu'au niveau licence.

Réforme nébuleuse sur la table des ministres

Si le 31 mars dernier, le ministère des études supérieures a donné son aval reconnaissant le niveau Bac +5, celui de la santé opte pour « un système à deux vitesses », selon ces acteurs de la santé syndiqués à la Fédération nationale des orthophonistes (FNO). Dans cette logique, il entend créer un master 1 qui vise à former des orthophonistes avec un exercice professionnel à compétences limitées et un master 2,« complémentaire et réservé à une minorité ». Seule cette spécialisation permettrait de prendre en charge les patients victimes d'accidents vasculaires cérébraux et atteints de la maladie d'Alzheimer ou de Parkinson. « Mais aussi les personnes aphasiques, les enfants sourds, les patients atteints de troubles de déglutition et de problèmes de voix », explique Cécile Marini, installée en région bastiaise, tout en précisant :« C'est-à-dire des pathologies que nous prenons déjà en charge avec notre actuelle formation en 4 ans ».

Pour l'ensemble de ces praticiennes insulaires - au nombre de soixante-dix sur la région - ces contradictions suscitent de vives inquiétudes. Quel sera le niveau des futurs diplômés ? Comment seront transformés les acquis des orthophonistes en exercice ? À toutes ces questions, elles confient abasourdies : « Nous n'en avons aucune idée. La seule certitude c'est que depuis 2002, notre champ d'action a été élargi et qu'en raison du numerus clausus nous ne parvenons pas à satisfaire les besoins de la population. Les listes d'attentes de prise en charge des patients atteints notamment d'Alzheimer sont longues et lorsque l'on sait que les orthophonistes lambda (M1) ne seront plus habilités à les suivre, on peut se poser véritablement la question du bien-être du patient».

Près de 40 000 soutiens sur internet

Les orthophonistes insulaires sont déterminés à monter au créneau pour défendre leurs compétences et les droits de leurs patients. « Les élus locaux ont été informés de la situation. L'ARS, le rectorat et la préfecture ont également été contactés »,racontent les jeunes praticiennes qui ont rejoint la mobilisation de leurs confrères de l'Hexagone dans cette campagne engagée contre une réforme nébuleuse. Une prochaine manifestation nationale est prévue hier dans les grandes villes universitaires. Et pour sensibiliser le plus grand nombre, une pétition a été mise en ligne en septembre. Elle a déjà reçu près de 41 000 signatures. Pour demander la revalorisation de leur étude, les orthophonistes ont bien l'intention de tout mettre en œuvre pour se faire entendre.

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