Ouest France Pays de Loire du 30/11/2011
Hier, les orthophonistes ont fait grève pour dénoncer un projet de refonte de leur formation. Une « scission » jugée néfaste.
En cause, la proposition de revoir la durée de formation des orthophonistes, fixée à quatre ans d'études après le Bac. Le gouvernement envisage une formation à deux niveaux. Les étudiants diplômés d'un master 1 (quatre ans d'étude) ne pourraient réaliser que des actes de base, limités au langage oral et écrit, comme le retard de parole, la dyslexie, la dysorthographie.
Les étudiants en master 2 (cinq ans d'étude) pourraient intervenir sur des pathologies plus lourdes : problèmes de voix, neurologie, accident cardio-vasculaire, Parkinson, Alzheimer, déglutition, surdité...
« On ne veut pas que notre profession soit scindée, démantelée. On est capable de tout faire », affirme Bérangère Weibel, orthophoniste libérale dans le sud-Sarthe, qui pointe le risque d'inégalité d'accès aux soins : « Une personne âgée aphasique qui vit à La Flèche ne pourra plus voir l'orthophoniste du coin s'il est master 1. Pour des séances de trois quarts d'heure, il faudra que cette personne aille au Mans deux ou trois fois par semaine, voir une orthophoniste débordée. »
Et pour cause. Actuellement, pour obtenir un rendez-vous avec un orthophoniste en Sarthe, il faut compter entre six mois et un an.
Autre inquiétude : quel niveau de reconnaissance pour les orthophonistes déjà en poste ? « Je travaille exclusivement sur des problèmes neurologiques, indique Muriel Nouchy, salariée au centre Gallouédec. Si on me met en master 1, je peux jeter ma blouse. »