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Actions Orthophonie Master 2
17 novembre 2011

M. Paul Salen - député de la Loire

Chère Madame,

C’est avec un grand intérêt que j’ai pris connaissance de vos remarques concernant la nouvelle organisation de la formation initiale d’orthophoniste suite au courrier envoyé par Monsieur Xavier BERTRAND et Monsieur Laurent WAUQUIEZ, à la Présidente de la Fédération Nationale des Orthophonistes.

Depuis la création du CPLOL (Comité Permanent de Liaison des Orthophonistes- Logopèdes de l’UE) en mars 1988 à Paris, le dossier « formation initiale » a fait l’objet de nombreuses réunions afin de comprendre les conceptions de chacun, la terminologie nationale ou culturelle, l’inscription dans les systèmes scolaire ou universitaire et socio- politique, et de comparer les contenus tant théoriques que pratiques.

Le traité de Bologne, signé en 1999 par les pays-membres, vise par un moyen nouveau à réaliser ce qui a été impossible jusqu’à présent entre les états de l’Union, à savoir l’harmonisation, méthodologie qui a prévalu dans les années soixante, mais qui a vite montré ses limites. Ce nouveau texte doit permettre une plus grande mobilité des étudiants au sein de l’Europe ainsi que la reconnaissance facilitée de leur cursus de formation initiale.
Le traité de Bologne introduit deux paramètres intéressants : la mise en place de crédits d’études acquis par chaque étudiant 1, unités capitalisables ( c’est l’ECTS = European Credit Transfer System), ainsi que l’introduction d’une harmonisation des cursus avec 3 niveaux: c’est le système L-M-D (Licence-Master- Doctorat ou Bachelor-Master-Doctorat dans certains pays). Désormais donc, dans ce système à trois niveaux bien identifiés, les pays peuvent mettre en place leurs différents cursus, sans qu’il soit recommandé que telle filière soit à tel niveau et pas à un autre ; cela relève de la responsabilité nationale de chaque pays. En revanche, ce qui est imposé, c’est le nombre de crédits pour tel ou tel niveau : 180 ECTS pour le niveau Licence (structuré en 6 semestres), et 120 ECTS supplémentaires pour atteindre le niveau Master.

Comme vous pouvez le constater, l’organisation globale des études, dans le cadre du cursus L-M-D, est assujettie à des contraintes précises qui scindent l’organisation en deux phases distinctes au sein desquelles chaque pays peut fixer les modalités les mieux adaptées à ses spécificités.
Aujourd’hui, au sein de l’Union Européenne, dans six pays coexistent deux niveaux différents de formation (Belgique, Espagne, Irlande, Lettonie, Pays-Bas et Portugal) et dans trois pays ce sont trois niveaux qui coexistent (Chypre, Italie, Luxembourg) enfin, le Royaume-Uni valide quatre niveaux distincts. A ces Etats il convient d’ajouter l’Allemagne et l’Autriche qui n’ont pas de formation universitaire spécialisée mais des écoles délivrant un diplôme avec un approfondissement ultérieur possible.
Ainsi, au sein de l’Union Européenne, pas moins de 12 pays disposent de niveaux différenciés sans que cela semble poser de réelles difficultés. Peut-on considérer que dans ces pays la mobilité des étudiants est remise en cause ? Si tel était le cas, cela reviendrait à affirmer qu’aucun étudiant des ces Etats membres de l’Union Européenne ne peut se rendre en France puisque le système de cette dernière n’est pas encore aligné sur celui de ses partenaires européens.

De même, puisque dans ces 12 pays cohabitent plusieurs niveaux de formation, il n’est pas évident que l’accès à la recherche soit rendu impossible, que la profession soit scindée ou que l’offre de soins soit de moindre qualité.

Il me semble donc opportun que les représentants de votre profession et vous-même puissiez rapidement travailler à la réalisation des objectifs affichés, si, dans le cadre très précis de ces discussions, des divergences devaient voir le jour, alors, bien entendu, je pourrais contribuer à rapprocher les points de vue en présence afin de trouver une solution efficace et qui respecte les engagements européens de la France tout en offrant toutes les garanties aux professionnels au service des patients.

Ce sont là les éléments d’appréciation que je souhaitais porter à votre connaissance tout en demeurant à votre entière disposition pour toute information complémentaire.

Je vous prie de croire, chère Madame, en l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Paul Salen
Député de la Loire
Premier Vice Président du Conseil Général de la Loire
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