Le Pays.fr du 04/12/2011

Mobilisation contre « l’orthophonie à deux vitesses »

Le mouvement est national : depuis plusieurs semaines les orthophonistes se mobilisent partout en France contre le projet de leurs ministères de tutelle : mettre en place un double master.

Il s’agit, explique la Fédération nationale des orthophonistes (FNO), d’instaurer un master 1 pour les orthophonistes « de base » « avec un exercice professionnel plus que limité » et un master 2 destiné à un petit nombre de professionnels ; seuls ceux-là seront habilités à prendre en charge les patients victimes d’accidents vasculaires cérébraux, ceux atteints de la maladie d’Alzheimer ou de la maladie de Parkinson, ainsi que les cancers de la gorge, les troubles de la voix, etc.

Pour la Fédération nationale des orthophonistes (FNO) cette décision signe la « mort prochaine » de la profession : « Tous les orthophonistes, martèle le syndicat, exercent le même métier ». Pas question d’instaurer une « orthophonie à deux vitesses. »

Aux yeux du Dellois Stéphane Wolf, vice-président du syndicat régional des orthophonistes de Franche Comté, c’est surtout « l’égalité d’accès aux soins qui est remise en cause » : si la décision est maintenue, explique-t-il, tous les patients ne seront plus logés à la même enseigne. Certains auront près de chez eux un orthophoniste « de base », d’autres un orthophoniste master 2.

« Qui ira au domicile du patient aphasique et hémiplégique ou porteur d’une sclérose en plaque pour l’aider à s’alimenter et à communiquer ? Cette réforme est extrêmement grave puisqu’elle remet en cause les acquis même du Conseil national de la Résistance instituant l’égalité de traitement de tous les citoyens sur l’ensemble du territoire. »

Au total il y a environ 35 orthophonistes dans l’Aire urbaine : 18 professionnels « en libéral » dans le Territoire, une dizaine à Montbéliard et alentours et deux à Héricourt. Les salariés sont peu nombreux.